SNCF : une semaine de grève, solidarité !

Les cheminotEs sont en grève depuis le 10 juin.
Ils refusent l’éclatement de la SNCF prévue par la réforme ferroviaire et la fin du service public à travers la libéralisation du rail. Cette réforme prépare en effet l’arrivée d’opérateurs privés sur les activités susceptibles de dégager des bénéfices (TGV... ) en laissant à la charge de l’Etat l’entretien et la gestion du réseau jugés trop couteux. Côté pile en tant que contribuables, nous paierions pour l’entretien des voies, côté face comme usagers nous aurions un service dégradé sur certains axes et des prix en hausse comme en atteste la libéralisation d’EDF-GDF. Cette réforme n’est pas dans nôtre intérêt !

Le gouvernement mène en parallèle une attaque en règle contre la réglementation du travail des 150 000 cheminots du public en l’harmonisant par le bas sur celle des 3 000 cheminots du privé. Comme ailleurs, gouvernement et patronat profitent de la crise pour raboter les droits sociaux et s’attaquer aux conditions de travail et de vie des plus modestes.

Hollande et Valls déraillent…
Depuis le début de cette grève massive que l'on voit bien en tant qu’usagers, le gouvernement qui ne s’inquiète nullement des investissements que devrait faire la SNCF pour éviter la galère des voyageurs et n'a pas pris de mesures particulières pour l’entretien des voies depuis l’accident mortel de Brétigny-sur-Orge, semble aux abois et lance des appels à la reprise du travail aux cheminots. Etonnant qu’il ne prétexte l'intérêt des usagers que lorsque les cheminots se battent pour défendre le service public...
Sa dernière rengaine c’est que la grève empêcherait le déroulement du bac. Cette instrumentalisation est scandaleuse ! D’une part le Ministère de l’Education Nationale a annoncé que serait accepté un retard d’une heure des lauréats à leur examen, mais surtout c’est le gouvernement lui-même qui porte la responsabilité de la durée du conflit. En effet, cette grève a été précédée de nombreuses actions, depuis juin 2013 jusqu'à la manifestation nationale de plus de 20 000 cheminotEs le 22 mai 2014, sans aucun effet sur les projets gouvernementaux. Enfin, ce ne sont pas les cheminots qui fixent les calendriers des réformes, pas plus que n’importe quel autre salarié ne décide des dates des sales coups qui leur tombent sur la tête !

Voyageurs, solidaires de la mobilisation des cheminots !
L’ouverture à la concurrence est présentée comme un « plus » en faisant miroiter une baisse des tarifs. C’est faux ! Nulle part, la libéralisation n’a permis un meilleur accès aux services, au contraire avec la « réforme » le prix des péages pour faire circuler les trains va augmenter de 30%...
Par ailleurs, la privatisation du rail nuit à la sécurité des transports comme en atteste l’exemple anglais. Suite à la privatisation en 1996, les entreprises ferroviaires privées, en même temps qu’elles augmentèrent les tarifs, ont diminué les investissements et supprimé deux tiers des emplois cheminots. Les coûts de maintenance furent réduits en deçà du minimum nécessaire à la sécurité des circulations. Le nombre d'accidents (souvent mortels) fut important, ainsi que les retards systématiques et un service quotidien largement dégradé qui avait obligé l'Etat anglais à renationaliser une partie des entreprises.

Usagers – cheminots, nous sommes victimes de la politique de ce gouvernement d'austérité : de la baisse du coût du travail, du chantage à la compétitivité en bref : travailler plus pour gagner moins.
A la SNCF, les retards à répétition, l’attente aux guichets, les trains surchargés, les retards d’investissement et d’entretien sont de la responsabilité de l’Etat et de la direction de l’entreprise. Pour mettre en échec cette politique, il n’y a pas d’autre réponse que de se mobiliser, comme le font aujourd’hui les cheminots.

 

Rubrique: