NON à L’AUTOROUTE A28-A13

Le 7 janvier 2015, Ségolène Royal a donné son accord pour la poursuite du projet dit de « contournement Est de Rouen ». 

Le projet de ce qui est abusivement appelé « contournement Est de Rouen » est vieux de plus de 40 ans. Le tracé aujourd’hui retenu, celui de « la variante préférentielle » relie l’autoroute A13 à Incarville et l’A28 à Quincampoix avec 41 km de 2 fois 2 voix, payant.

Il devrait en réalité s’appeler autoroute A28-A13

Bien loin des prétextes de « décongestionner Rouen », ou de lutter contre les émissions de particules fines et autres pollutions liées au trafic routier mis en avant, ce projet s’intègre totalement dans le couloir à camions entre Calais et Bayonne. Il s’agit avant tout de transporter toujours plus au mépris de l’environnement et en mettant en concurrence les salariés, les paysans, les territoires et les systèmes sociaux du Nord au Sud de l’Europe avec toujours plus de moins-disant social et environnemental.

Comme tous les grands projets inutiles imposés, la future autoroute A28-A13 est destructrice de terres agricoles et de forêts (600 ha).

Elle est très coûteuse -neuf échangeurs, six viaducs, deux ponts sur la Seine et un barreau de jonction latéral d'une dizaine de kilomètres, évalué à 380 millions d'euros en 2005, le coût du projet s'est envolé depuis, au-dessus du milliard d'euros. Ni l’Etat, ni les collectivités locales ne sont en mesure de le financer. Il faut trouver un concessionnaire privé Vinci, Eiffage ou autre bétonneur. L’autoroute sera payante, les usagers (camions et voitures) éviteront les péages comme aujourd’hui avec celui d’Incarville, et l’A29. Les collectivités devront verser une subvention d’équilibre au concessionnaire, prélevée sur l’argent public.

Elle est inutile pour la population.

Les déplacements domicile-travail (80% sans franchissement de la Seine) et 85% du trafic des poids lourds sont internes à l’agglomération. Seuls les poids lourds en transit (15% du trafic poids lourds) sont concernés. Les promoteurs du projet nous racontent qu’il permettrait de détourner 85% du trafic de transit sur l’axe nord-sud, mais l’essentiel du trafic de transit passe aujourd’hui sur l’axe est-ouest, Paris – Le Havre. L’A13 représente 77% de ce trafic. Cette circulation ne se reportera donc pas sur le contournement de Rouen qui ne correspond pas aux destinations des transporteurs.

D’autres solutions existent :

Il est possible d’utiliser l’existant c’est-à-dire l’A13 en supprimant le péage d’Incarville. Ce péage repousse des quantités de véhicules sur les routes secondaires et crée des engorgements quotidiens. La portion d’autoroute A13 en amont du péage d’Incarville doit fonctionner comme une autoroute urbaine, c’est son rôle.

Et surtout pour diminuer la circulation automobile il faut développer des transports collectifs publics gratuits, en améliorer le maillage, l’accès, la fréquence…pour répondre aux besoins des usagers.

Ces solutions infiniment moins couteuses et plus efficaces pour tout à la fois améliorer nos conditions de déplacement et la qualité de l’air que nous respirons peuvent être mises en œuvre immédiatement.

Leur autoroute même dans leurs propres prévisions ne serait pas mise en service avant 2024. (Démarrage des études préalables à la déclaration d’utilité publique, sur les volets socio-économique et environnemental en 2015 ; lancement de l’enquête publique, avec le recueil des avis des collectivités locales et des habitants début 2016 ; déclaration d’utilité publique et lancement de l’appel d’offres pour choisir le concessionnaire en 2017 ; début des travaux 2020 et mise en service envisagée en 2024)

Nous avons le temps de nous énerver, d’avoir des accidents, de suffoquer dans les gaz d’échappement d’ici là !!!

Nous avons aussi le temps de nous mobiliser et de faire échec à leur projet !

Des mobilisations existent.

L’association « Non à l’autoroute » qui regroupe des habitants des communes touchées, des militants NPA, EELV et même du PS !, travaille en concertation avec d’autres associations mobilisées elles aussi contre ce projet, pour informer complètement la population des conséquences de cette autoroute payante et dévoreuse de terres agricoles, pour proposer une alternative et des solutions aux problèmes du déplacement, pour obtenir la mise à l’essai de la suppression du péage à Incarville.

Le Collectif agglomération rouennaise pour les Transports gratuits se mobilise pour Les transports publics gratuits dans la CREA comme un enjeu important au niveau social et écologique afin de permettre permettrait à touTEs, sans distinction de revenus, de se déplacer dans la CREA.

De nombreuses associations, élus et partis… se sont prononcés contre ce projet.

Toutes ces forces militantes doivent converger pour construire une puissante mobilisation capable de s’opposer à ce projet et de défendre nos conditions de vie, le climat, la biodiversité…

Concrètement ces luttes devront être au cœur de nos mobilisations « pour changer le système pas le climat » à l’occasion de la COP21, la conférence climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015.


 

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