Hébergement d'urgence : la faillite

La semaine dernière, le nouveau dispositif gérant l'accueil d'urgence sur l'agglomération rouennaise a été transmis aux personnels concernés.

La saturation du dispositif est reconnue, et on ne tâche pas d'y remédier. Ce n'est plus le « plus personne ne doit dormir dehors », pris et repris par les candidats successifs aux élections présidentielles, mais « plus aucun lit d'urgence ne doit rester vide ». La nuance est de taille …

Les personnes et familles à la rue ne seront ainsi mises à l'abri que pour une durée maximale de 72 h en semaine, et 96 h le week-end, avec au minimum une nuit de carence, c'est-à-dire une nuit où elles seront sûres de dormir dans la rue !

Quatre niveaux de priorité d'hébergement sont définis, les femmes sortant de maternité ne sont ainsi qu'au niveau 2 ! Le squat fait d'ailleurs partie des solutions alternatives envisagées par les pouvoirs publics. Ainsi une personne pouvant bénéficier d'un squat n'est plus qu'en priorité 4... Quant on connaît les conditions d'hygiène déplorables de ces lieux, on ne peut que s'étonner que cette solution soit envisagée ! ...

La continuité de l'hébergement, prévue dans la loi, est complètement bafouée : toute personne doit pouvoir faire une demande d'hébergement d'urgence et s'y maintenir, aux termes de l'article L. 345-2-3 du Code de l'Action Sociale et des Familles, qui énonce que : « toute personne accueillie dans une structure d'hébergement d'urgence doit pouvoir y bénéficier d'un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu'elle le souhaite, jusqu'à ce qu'une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d'hébergement stable ou de soins, ou vers un logement adapté à sa situation. »

Nous devons tout mettre en oeuvre pour dénoncer ce nouveau dispositif, attentatoire au droit fondamental qu'est le droit à l'hébergement !

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