Gouvernement cherche conseiller d'orientation politique

Editorial du bulletin des militantEs du secteur Education du 19.10.12 du NPA

Le budget que le gouvernement prépare affirme vouloir "sanctuariser" l'éducation. Cette volonté se fait au détriment d'autres services publics qui verront des suppressions d'emplois massives et elle s'affiche bien en-dessous des besoins réels de l'Education Nationale. En effet après la suppression de 80000 emplois d'enseignant par les gouvernements de Nicolas Sarkozy, M. Peillon nous a concocté une rentrée qui ne revenait même pas sur les 14000 suppressions, et il annonce 60000 créations d'emplois sur 5 ans auxquels il est déjà difficile de croire tant la crise du capitalisme s'aggrave de semaine en semaine. Ces 60000 postes n'étant même pas des emplois stables, puisqu'il faut y compter l'ensemble des contrats précaires que le gouvernement concocte.
Le sanctuaire de Hollande sera en réalité l'ossuaire de l'emploi public.
Le gouvernement souhaite créer un vivier de précaires. "Emplois d'avenir professeurs" et autres "contrats d'avenir" sont le credo de ce gouvernement libéral. Il est nécessaire pour le NPA que les emplois créés soient de véritables emplois de fonctionnaires. La crise de recrutement que traverse l'éducation nationale ne pourra se résoudre qu'en offrant aux étudiants désireux d'entrer dans un des métiers de l'éducation un véritable statut d'étudiant-fonctionnaire. Cette revendication est intimement liée la création d'une allocation d'autonomie pour l'ensemble de la jeunesse en formation. Cette allocation d'autonomie serait un salaire avant l'emploi, comme la retraite est un salaire après.
Programmes : refonder pour mieux diviser
La refondation des programes scolaires annoncée par F. Hollande au cours des préparatifs de la Loi d'orientation pour l'école s'articule autour de la division qui sera faite entre une "école du socle" pour tous et l'excellence pour quelques uns. Cette réforme a déjà été bien préparée par le gouvernement précédent, il s'agit d'un renoncement total à l'idée d'une éducation de haut niveau et émancipatrice pour tous les élèves que revendique le NPA.
Livret Personnel de Compétence : soumettre ou évaluer ?
Le LPC, véritable usine à gaz libérale conçue pour soumettre les enfants au diktat des "croix" et les ficher par la même occasion, ne sera pas abandonné par ce gouvernement. Tout au plus souhaite-t-il le "simplifier". Il est pourtant urgent d'abroger cette conception de l'évaluation pas plus démocratique que les notes. Les personnels, les parents et les élèves doivent se mobiliser pour une école véritablement populaire sans aucune évaluation-sanction dans laquelle chacun puisse progresser à son rythme vers une culture commune de haut niveau pour
 tous les élèves.*
Ecole et entreprise : un renforcement des liens incestueux.
V. Peillon a récemment annoncé vouloir renforcer la présence de l'entreprise au collège dès la sixième. La découverte professionnelle et les stages en entreprises qui n'ont déjà rien à faire dans les emplois du temps des plus grands sont une gageure chez les plus petits, cela prépare une orientation précoce des enfants des classes populaires dès la fin de cinquième (à la fin de la fameuse école du socle). Le NPA refuse cette école du tri social, préparée par la droite et accomplie par le PS et
ses alliés.

Education prioritaire : se faire griller la priorité aussi vite que l'ECLAIR !
Les zones d'éducation prioritaire ont eu la vie dure avec la droite. Les moyens y ont été presque réduits de moitié et la difficulté du travail des élèves et des personnels ont dans le même temps doublé. Au-delà de l'affichage gouvernemental qui prétend vouloir donner plus à ceux qui ont moins, il subsiste d'immenses inégalités entre les établissements pour "l'élite" et les établissements des quartiers populaires. Le dispositif "ECLAIR" (Ecoles, colèges et Lycées pour l'Ambition, l'Innovation et la Réussite) en est un des symptomes. Il semble fait pour laisser penser que le reste de l'éducation nationale serait pour l'indifférence, l'archaïsme et l'échec... Ce système prépare surtout à travers la future loi de décentralisation une accentuation de l'autonomie des établissements, ce type de politique de dérèglementation n'a qu'un but, accentuer les inégalités, diminuer les moyens d'enseignement et laisser les élèves et les enseignants face à l'arbitraire local, éloigné de toute volonté d'égalité sur l'ensemble du territoire. C'est au contraire un service public de qualité pour toutes et tous dont nous avons besoin.
 

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